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Elles sont très belles ces toiles et la blancheur qui les porte , comme une chambre porte la vie discrète , insoupçonnée des objets qui la peuplent, des gestes et des corps passés par là, dont il reste un froissé, un parfum, un retour. Le vent fait cela, parfois dans la fine étoffe, l'étoffe claire des tissus aux fenêtres. On croit qu'il souffle et il porte, et c'est un curieux porteur, qui porte en soufflant, jamais trop fort dans le bougé de son haleine et de l'étoffe, où niche la lumière. On ne peut décider de qui obéit à qui, du vent aux étoffes ou de la blancheur au tressaillement à peine sensible des couleurs et du trait. C'est ce que tes toiles donnent à mon regard.
Raphaële Luccioni
Merci Patrick pour ces quatre peintures;
je les trouve très belles. Il y a , me semble-t-il,
la douceur ample, un peu opaque qui est comme un tricot, à points à peine sensibles, de la lumière, et ce chuchotement des choses, les une contre les autres, tête contre épaule, tête-bêche, comme dorment les enfants pour conjurer la peur, dans un lit trop petit. Le poids juste appuyé des formes, leur léger déséquilibre dans leur proximité.
Le parti qu'elles prennent de livrer la couleur à l'incertitude du trait. Un trait, une incertitude,
qui va , comme un "hymne en esquisse
( je ne sais plus lequel, parmi les poètes, utilisait cette belle image), rencontre de la musique et du geste, peut-être Jaccottet. ?
Raphaële Luccioni

